Décès, maladie grave, problèmes financiers, déménagement… Nombreuses sont les situations qui provoquent en nous un état de deuil. Comment savoir si les émotions que nous ressentons durant cette période difficile sont normales, ou si cette épreuve est en train de se transformer en une problématique plus grave, comme une dépression majeure ?
Ensemble, découvrons les caractéristiques spécifiques de ces deux problématiques et apprenons à les différencier.
Quelles sont les réactions normales d’un deuil ?
Il est tout à fait normal qu’une perte importante dans notre vie déclenche certaines réactions, qu’il s’agisse de la mort d’un proche, mais aussi d’une faillite, une maladie, etc. En voici quelques-unes :
Tristesse intense
Rumination sur la perte
Insomnie
Changement de l’appétit (augmentation ou diminution)
Qu’est-ce qu’un épisode dépressif majeur ?
Tout d’abord, pour qu’un état soit identifié comme étant un épisode dépressif majeur, il doit avoir deux caractéristiques importantes : il doit être présent la grande majorité du temps depuis au moins deux semaines, et il doit représenter un changement par rapport à l’état habituel de la personne.
Les signes suivants apparaissent également :
Humeur triste
Perte d’intérêt
Fatigue
Ralentissement ou agitation
Insomnie ou hypersomnie
Perte ou gain d’appétit et de poids
Culpabilité ou autodépréciation
Difficultés de concentration
Idées récurrentes de mort ou idées suicidaires
Comment différencier les deux ?
Comme vous pouvez le constater, le deuil et la dépression majeure ont plusieurs aspects en commun. Alors, comment savoir si notre réaction face au deuil est en train de se transformer en dépression ? Quelques caractéristiques peuvent vous permettre de les différencier.
Sentiment dominant
Lorsque l’on vit un deuil, il est tout à fait normal de ressentir un sentiment de vide ou de perte pendant un certain temps. Si cet état persiste pendant plusieurs semaines ou mois, on pourrait faire face à une dépression majeure.
Évolution
Au moment de la perte, l’intensité de la tristesse que l’on ressentira sera plus intense, et diminuera avec le temps ; il est possible qu’une vague nous revienne à l’occasion, par exemple à l’anniversaire du décès du proche que nous avons perdu, mais une fois le choc passé, nous sommes capables de revenir à notre routine habituelle. Dans le cas d’un état dépressif majeur, on constatera plutôt que cette tristesse persiste et peut même s’aggraver.
Déclenchement des émotions négatives
Une anecdote amusante, une chanson, une odeur… Des souvenirs nous rappelant notre deuil peuvent déclencher des émotions négatives et exacerber notre sentiment de perte. Par contre, en ce qui concerne la dépression majeure, ces émotions négatives seront moins spécifiques au deuil et plus généralisées.
Capacité de ressentir des émotions positives
Se sentir triste ET être capable de rire, c’est possible lorsque l’on vit un deuil — c’est même sain ! Si l’on se sent incapable de ressentir toute émotion positive, il est probable que nous fassions plutôt face à un épisode dépressif important.
Pensées et réflexions
Bien que l’on ressente de la tristesse et le poids de la perte que nous vivons, le deuil n’atteint pas notre estime de soi et ne nous fait généralement pas ressentir de culpabilité. Cette culpabilité sera plutôt associée à un état dépressif majeur, tout comme une tendance à l’autodépréciation, le pessimisme et les idées suicidaires.
À retenir
Bien que le deuil et la dépression majeure aient plusieurs points en commun, le premier sera un état éphémère qui n’affecte généralement pas notre quotidien, alors que le second nous habitera pendant une période prolongée et teintera notre vie de tous les jours.
Que vous viviez l’un ou l’autre, vous n’avez pas à traverser cette épreuve sans support. N’hésitez pas à me contacter afin qu’ensemble, nous trouvions des solutions qui vous permettront de retrouver votre équilibre personnel.
Sources
Goulet, J – DSM-5 Savoir l’utiliser, Connaître les nouveautés (Pour le meilleur ou pour le pire ?) – Diapositives 169, 172, 180
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